Tourist Drive**
Voici un mois que j'ai quitté Sydney, le confort (relatif le dernier mois), les soirées avec les copines au World Bar, la fontaine de chocolat, l'Opéra house et Bondi beach... Une page s'est tournée, blanche, vierge, et j'avais tout à y écrire. Le fameux "Road trip" a enfin commencé, après plusieurs petits ratés, soucis de voiture et autres.
ROAD TRIP... Ces deux mots sonnaient comme une formule magique, je n'en pouvais plus d'attendre cette aventure. D'un point de vue matériel, tout était prêt depuis longtemps, j'avais aménagé et décoré ma voiture à ma façon, j'étais fière de MALABAR, ma maison mobile à mon image.
Mon plan était le suivant : Départ de Sydney (Sud) en mars et road trip tout le long de la côte Est jusqu'à Cairns (Nord), soit un peu plus de 3000 kilomètres. La 'registration' de ma voiture arrivant a échéance en juillet, je comptais prendre tout mon temps pour arriver en juin et pouvoir vendre ma voiture avant la date butoire (car la registration coûte plusieurs centaines de dollars et je souhaite laisser au futur propriétaire le soin de s'en charger, si vous voyez ce que je veux dire...).
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Après avoir fait un dernier calin à Claire et Looloo dans leur jolie maison aux murs roses, j'ai pris la route vers Newcastle. Deux heures de route pour une petite ville bordée par l'océan et des falaises abruptes. Joli panorama mais ciel gris et nuages chargés de flotte pendant 2 jours. Dommage que la météo n'ait pas été propice aux balades que le Lonely Planet recommandait. J'ai quand même pu profiter un peu de l'océan, quoi qu'un peu frisquette et chargé de méduses.
J'ai pas traîné et j'ai roulé vers Port Macquarie pour y rester 5 jours. Coup de foudre pour cette petite cité balnéaire, ensoleillée, familiale et peu touristique. J'ai eu la chance de pouvoir trouver une plage isolée de la route par la forêt, sur laquelle je me suis garée toutes les nuits. Tous les matins j'avais droit à un lever de soleil exceptionnel, en ouvrant juste mon coffre et en restant dans mon lit. La sensation unique d'avoir les premiers rayons dans les yeux, tout en étant douillettement installée sous ma couette, avec un courant d'air frais directement de l'océan vers mes cheveux. Je l'ai attendu ce bonheur simple, et le plaisir d'y goûter chaque jour est intact. Un bain revigorant dans l'océan puis un petit déjeuner (à la brioche, à la confiture et aux fruits frais) plus tard, je découvrais la ville, l'art de rue, la côte et les parcs sauvages dans lesquels kangourous et koalas se promènent en liberté (et les moustiques aussi). Grande première pour moi quand j'ai approché ces symboles de l'Australie. Puis je les ai caressés et nourris. J'ai adoré sentir leur museau chaud et humide dans le creux de ma main. Forcément, je n'ai aucun mérite de m'en être approchée si près car ces kangourous ont été apprivoisés et sont habitués à la présente humaine. C'était néanmoins une expérience unique que je ne pourrai pas l'oublier! J'aurai peut-être l'occasion d'en croiser en liberté le long de ma route? En espérant les voir sauter dans les champs et non écrasés sur le bitume ou mon pare-brise... car ce genre d'incident est malheureusement très fréquent.
J'ai aussi visité le Koala Hospital dans lequel il était très difficile de résister aux nombreuses affiches "Adopt a Koala". Ils avaient tous un petit nom et j'ai participé au nourrissage des bébés à peine sevrés. Un vrai bonheur.
Evidemment, la vie sauvage a ses bons côtés, mais j'ai toujours besoin d'un peu d'urbain dans mon road trip. Et c'est en me rendant chaque jour dans un centre commercial et en achetant un, voire deux Boost (un bon smoothie nommé 'Brekkie to Gogo' à base de muesli, banane, fraise et yahourt glacé) que je prenais ma dose quotidienne. Je me demande comment je vais pouvoir m'en passer quand je rentrerai en France... I'm definitely BOOST addicted...
Je ne voulais pas partir de Port Macquarie, mais j'avais tellement de kilomètres qui m'attendaient... Et puis la rencontre bizarre avec un homme d'une soixantaine d'années a précipité mon départ: le monsieur débarquait la nuit pendant mon sommeil pour déposer des fruits et sa carte de visite sur mon capot. Ayant trop regardé Blanche Neige quand j'étais petite, je me suis rappelée de sa bonne morale et j'ai laissé le paquet cadeau pour m'enfuir vers d'autres horizons...
Arrivée à Ballina, petite ville sympathique quoiqu'assez tristoune la nuit venue, et qui ne me laissera pas de souvenir impérissable... Seul l'emplacement que j'occupais la nuit était parfait : sur un parking isolé mais éclairé, avec douche, WC et surtout la PLAGE a quelques mètres... Encore une vue de rêve avec les tartines du matin.
J'ai préféré me concentrer sur "la terre promise" selon les termes du Lonely Planet, qui est Byron Bay. Première impression sur ce nouveau point de chute: oui c'est cool, une ville un peu hippie, mais c'est surtout très touristique!! Peu d'habitants (9000) mais une population de voyageurs impressionnante par sa quantité et sa diversité. Des vans, des tentes, des Backpackers surbookés... C'était très busy, mais on trouve facilement ses repères. J'ai tout de suite pris la route du célèbre Phare de Cape Byron. $7 le parking pour voir un phare, merci beaucoup, mais je me gare plus bas, car c'est gratuit et j'ai ma petite séance de gym-mollets offerte. L'effort en valait largement la peine, la vue sur la côte est de tous les côtés, le ciel bleu profond tranche magnifiquement avec le blanc immaculé du phare et le spectacle est grandiose. J'ai marché jusqu'au point le plus à l'Est de toute l'Australie, WOUAAAH! haha, bon, ça ne changera pas ma vie, ça c'est sûr, mais je peux rajouter un nouveau paysage de rêve à mes souvenirs australiens. Et de retour dans le centre ville, j'ai décidé de booker mon saut en parachute pour le lendemain. Je trouvais cette côte trop belle et je voulais absolument pouvoir profiter de la vue depuis les nuages...
J'ai ensuite décidé de me rendre dans un bar pour me mettre dans l'ambiance de la Saint Patrick et découvrir Byron Bay by night. Mon choix s'est arrêté sur le Beach Hotel, en face de Main beach. Un immense bar avec une large terrasse ombragée par de grands arbres. Par-fait. Mon coca light dans une main et le Lonely Planet dans l'autre, je profitais simplement de l'ambiance détendue de la fin de journée.
Et durant cette soirée, j'ai rencontré deux gars vraiment adorables, amis de longue date : Kay, allemand installé depuis plusieurs années à Byron Bay (mais qui vit dans son van suite à pb personnels) et Trent, originaire de Melbourne en vacances à Byron dans la maison d'un ami. Je le sais aujourd'hui, j'ai fait ce soir-là une rencontre unique avec deux gars en or. Le courant est tout de suite très bien passé entre nous et j'ai passé une excellente soirée en leur compagnie. Au moment de se dire "au revoir" et "à demain", car ils m'avaient promis une initiation au surf (oui honte à moi, 7 mois en Oz et toujours pas tâté la vague...haem!), Trent m'a proposé de venir passer quelques jours dans la maison qu'il occupait, tout comme il l'avait fait à Kay pour lui éviter de dormir dans son van. "La maison est immense, autant vous en faire profiter aussi"! Et je me suis donc retrouvée à les suivre en voiture, en pleine nuit, sur une petite route de colline pas éclairée. Une situation qui ne serait jamais arrivé en France. Mais ici, c'est l'Australie, people are friendly et puis ça fait partie de l'aventure! Et j'ai tellement eu raison: la maison était magnifique et les garçons se sont comportés en vrais gentlemen. J'ai hérité de la plus grande chambre avec une salle de bains privée, vue océan d'un côté et vue phare de l'autre. Quelque chose que je n'imaginais même pas en rêve. J'ai passé la plus douce des nuit dans mon lit Queen Size avec 6 coussins moelleux et une vraie couette en plumes.
Mon bonheur douillet dans ce lit paradis fut de courte durée car je me levais à 6h du mat pour mon saut en parachute. Encore une autre expérience dans mon aventure. CRAZY JUMP!!
Arrivée à 7h sur place, pas encore réveillée et puis tout s'enchaîne très vite : On remplit quelques papiers de rigueur, on paye la douloureuse $535/380€ (j'ai choisi le maxi-pack-best-of-golden-platinium-diamonds-film-et-photo-avec-grande-frite-et-coca-sans-glaçon-s'il-vous-plaît), on s'équipe et on décolle après petite formation obligatoire.
Nous étions 6 dans l'avion à faire notre baptême de parachute, avec chacun un moniteur solidement attaché derrière ("are we together? are you sure? Do I have my own parachute?") et un caméraman/photographe privé. La classe, oui, je sais. Et évidemment, ce dernier n'a rien raté de ma tronche de cake au moment où le moniteur m'a poussé vers le vide (en même temps il est payé -grassement- pour ça). Et là, toutes mes tripes se sont réduites en bouillie et ont voyagé de mon cerveau vers mes pieds plusieurs fois de suite. La chute libre a duré 60 secondes. Une minute d'hystérie totale durant laquelle mon moniteur a dû gérer mes mouvements brusques et mes cheveux dans ses yeux. Mais bon, il a un bon salaire à la fin du mois lui aussi alors je m'en fiche un peu. L'essentiel c'est que j'ai kiffé comme jamais! Puis le parachute s'est ouvert, la vitesse de chute s'est ralentie pour que je puisse admirer la sublime vue à douze mille degrés. J'ai eu la chance de pouvoir diriger le parachute de gauche à droite jusqu'à atterrir sur la grosse croix orange de la piste de l'aérodrome et tenter de déboucher mes oreilles en attendant que mes film et photos soient prêts.
Un souvenir que je ne pourrai JAMAIS oublier : SkyDiving in Byron Bay, the 18 of april 2010.
Ayant trouvé des compagnons dans cette jolie petite ville, j'ai décidé de rester plusieurs jours, histoire de prendre le temps de vivre, un peu plus encore que d'habitude ;) J'y avais tous mes repères, et ormis les rangers de nuit spécialité "connard enfoiré qui te traque et te réveille 3 fois de suite en passant de la torche dans la gueule avec insultes au secouage de la voiture qd tu dors dedans + PV", j'ai vraiment apprécié mon séjour à Byron Bay.
Le Beach Hotel est devenu mon QG et je m'y rendais tous les soirs avec Kay lorsque Trent était reparti vers Melbourne.
Je suis également allée visiter l'autre terre promise, non loin de là: Nimbin, ou 'le paradis de la weed à votre portée'. La culture, consommation et vente de marijuana y sont tolérés depuis les années 70. C'est le paradis du joint. Prenez un magasin quelconque, de souvenirs par exemple. Vous choisissez tranquillement vos cartes postales entre le présentoir à cones et l'étagère à pipe, puis la vendeuse vient vous proposer des cookies et du chocolat alors que vous n'avez rien demandé. Attention, il ne s'agit pas là d'une dégustation gratuite comme vous l'offre parfois le rayon traiteur à Monoprix. Ce qu'elle vous vend ce sont des space cookies fortement dosés en weed! Je peux vous dire que ça déchire la tête et que ça fait bien rire! C'est une amie qui me l'a dit, car bien sûr, je ne consomme pas de substances illicites :-P (des fois que les modérateurs du blog s'arrêtent sur ces quelques lignes...). Nimbin, ça devait être sympa il y a dix ans, mais aujourd'hui c'est too much, c'est devenu un carrefour de la drogue et cela entraine évidemment des travers malsains. Je suis pas fana de ce petit village "perché" et j'en suis partie au bout d'une heure.
Après Byron Bay et des adieux déchirants avec Kay (car il est mon super pote et me manque terriblement), j'ai roulé vers Coollangata puis Surfers Paradise.
Vous voyez, les petites villes pleines de charme, au bord de la mer, remplie de boutiques authentiques et bordées d'un sentier naturel? Et bien, Surfers Paradise, c'est absolument l'inverse: des buildings froids, des backpacks bondés, des boites de nuit et des escort girl en string qui distribuent des flyers dans la rue en plein après-midi... Bref, une belle verrue urbaine en plein milieu de paysages sublimes, et que l'on appelle aussi Gold Coast. Mais il y avait un Boost dans l'artère principale, alors j'y ai fait une halte ;)
Puis est arrivée la Moreton Bay, avec sa fameuse North Strabroke Island à une demi heure de Brisbane. Sur le bateau pour aller vers cette petite île magique, j'ai rencontré Lucie, Pierre et Benoit, qui sont trois... français!! Bravo à ceux qui suivent! Encore une jolie rencontre le long de ma route sur la east coast. Les trois frenchies vivent et travaillent à Brisbane. Ils se sont connu dans leur école en arrivant en australie il y a quelques mois. Encore une fois, nous nous sommes bien entendus et sommes restés ensemble toute la journée.
Sur North Stradbroke Island, notre petit coin de paradis nous attendait sagement: Main beach, dont l'accès se fait par le YHA Lodge (le seul backpack de l'île). Certes, la plage n'est pas surveillée, mais le micro danger potentiel est loin dans nos esprits quand on apprécie d'avoir une plage interminable pour soi(plusieurs km de sable fin). Le soir, j'ai embarqué toute la tribu dans ma voiture pour un barbecue mémorable à Roma Park, en plein coeur de Brisbane. Cette journée était tout simplement un délice simple, ensoleillé et joyeux.
Je suis restée une semaine à Brisbane, à squatter tour à tour les canap' de Ben, Pierre et Lucie, et j'ai pu goûter pour la première fois de ma vie aux joies de la fourrière ($200 merci bien), avec en prime la surprise de récupérer ma voiture en mauvais état puisque ces incapables m'ont tordu la biellette de direction en mettant ma voiture sur leur camion. Une bonne gueulante, une très longue négociation et un gros coup de flip plus tard, je récupérais ma voiture réparée sans avoir déboursé un dollar de plus. Non mais!
Durant cette semaine, j'ai passé beaucoup de temps avec ma petite Lucie et nous nous sommes échappées deux jours à Caloundra, petite cité balnéaire à deux heures de la city. Une expérience "vis ma vis en road trip" pour elle, après l'édition "vis ma vie sur un canapé à Brisbane" pour moi. Que de bonheurs et de fous rires!
Noosa a été ma nouvelle destination. Dans le Lonely Planet, ils disent que Noosa est l'équivalent australien de Nice. HAAAAAA!!! Dis moi où qu'elle est la socca! et la pissaladière, rountidiou?!
Puis j'ai trouvé un Boost dans la rue principale, OUF j'étais sauvée, la halte dans cette ville en valait vraiment la peine... ;) Noosa est célèbre pour ses très nombreux ronds points (c'est super intéressant dis donc! "hey, chérie, ça te dirait qu'on aille visiter les ronds points de Noosa? Ha ouais super, je vais mettre ma plus belle robe!"), mais elle restera gravée dans mon esprit comme étant la ville dans laquelle mon road trip a changé de visage... En effet, lors d'une matinée normale, après un énième petit dej normal avec pain, confiture, vagues et palmiers normaux, j'ai fait un tour sur Internet avec mon pc, comme je le fais normalement, et j'ai reçu un appel normal de mon père avec Skype. Jusque là, tout est normal! MAIS... Après quelques allusions et sourires en coin, il m'a enfin annoncé ce qu'il avait derrière la tête depuis un certain temps : Revenir en australie et faire un road trip avec sa fille chérie -c'est moi hihi- et lui faire ainsi un magnifique cadeau pour son quart de siècle. WOUAH! Ca, c'est un événement! Après moultes réflexions, calculs de kilomètres, et hésitations sur les différentes villes que nous pourrions visiter, nous nous sommes arrêtés sur le trajet suivant : Darwin/Perth (à savoir donc toute la côte OUEST! et euh...4000 bornes hein) entre le 2 et le 16 mai prochain. Ca va chauffer sous le capot de Malabar, et ma titine a intérêt à tenir car c'est une grosse mission que nous lui confions là! En attendant, moi qui pensais rouler pépére jusqu'à Cairns, j'ai intérêt à m'activer parce que j'ai plus de 3500 km à ajouter à mon trajet pour arriver jusqu'à notre point de ralliement.
Hiiiihaaaa, j'adore rouler alors en avant la musique!
Plus le choix, maintenant je ne me permettrai plus des arrêts d'une semaine ni de nuit dans des petits villages oubliés de tous. Je vais à l'essentiel et je trace de grandes villes en sites incontournables.
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First stop : Hervey Bay pour son accès à Fraser Island. Je m'arrête dans le premier backpack que mon GPS indique pour me renseigner sur les formules proposées afin de visiter l'île une journée complète. On me parle d'un "amaaaaazing Lake Mc Kenzie", d'épave de bateau sur la plage, de bus 4x4 et de buffet-lunch inclus pour $165. Je réserve, je paye, je m'en vais. Le lendemain matin très tôt, je gare Malabar à l'ombre des grands arbres du parking géant et j'attends le ferry. Et là, je vois débarquer 3 énormes bus remplis de touristes armés d'appareils photos autour du cou, de bobs "I love Sydney" et de serviettes de bain avec le drapeau australien. "Oh merde, j'espère qu'ils font partie d'un autre circuit..." Mais non, ces tronches avaient réservé le même tour que moi. J'avais oublié de demander de combien étaient composés les groupes avant de payer ma journée, mais là, j'avais une réponse bien précise...
Alors, il faut savoir que j'ai toujours eu la chance de partir en vacances avec des parents curieux et débrouillards qui n'avaient pas besoin qu'un guide multilingue commente les monuments à travers les vitres d'un bus climatisé. Les voyages organisés et visites guidées en bus, c'est ma grosse hantise. C'est bien pour ça que je suis partie à l'aventure TOUTE SEULE! "Je n'ai besoin de personne en Holden Commodore! brrr brrr brrrrrrr!"
Anyway, la journée était bookée, payée et puis de toute façons, cette formule était la plus avantageuse pour moi compte tenu de mes finances et du temps que j'ai. Alors je préfère me transformer en mouton le temps d'une journée plutôt que de ne rien voir. Surtout que, agréable surprise en arrivant sur l'île, la grosse masse s'est divisée en plusieurs groupes d'une trentaine de personnes, chacun étant accueilli dans un "bus 4x4" différent. A la bonne heure!
J'ai atterri sur un siège, à côté d'une fille qui avait un maillot de bain Ed Hardy rouge à strass, ça s'annonçait mal... C'est parti pour plusieurs heures de conduite en bus dans le sable, ce qui veut dire secoués non-stop, à entendre la voix du guide qui grésille dans le haut parleur, tandis qu'il nous déblatère son blabla habituel, assorti de quelques blagues bien rodées qui font rire certains (pour les autres, ils ne sont simplement pas bilingues alors ils n'ont rien compris). J'étais un peu blasée d'avoir payé pour ça... D'autant plus que personne n'a vérifié mon ticket au court de la journée et je sais très bien que j'aurais pu prendre le bateau et me greffer à un groupe sans avoir à dépenser un dollar. Un peu dégoûtée, donc, jusqu'à ce que mes yeux se posent sur le fameux lake Mc kenzie. Mon premier coup de foudre. Véridique. Vendredi 9 avril 2010, je suis amoureuse... d'un lac! L'eau est douce et transparente, puis turquoise, et enfin bleu profond. Le sable est d'un blanc pur. La forêt tout autour est verdoyante. Le gars qui m'a vendu la journée avait raison, c'est vraiment the amaaaaaazing lake Mc Kenzie... J'ai pas quitté l'eau durant LES QUARANTE MINUTES WOUAAAAH (ironique..) que le guide nous avait laissé. Le temps est passé si vite que j'ai oublié le rendez-vous et le bus a failli repartir sans moi. C'est donc pleine de sable, pieds nus, les cheveux trempés, en maillot et essoufflée que j'ai choppé le bus in extremis et que j'ai pensé sans cesse à lui: Lake Mc Kenzie mon amour...
Le reste de ma journée fut marqué par ma rencontre avec une famille qui voyageait dans le même groupe, composé de Tara ("oh, tu as un très beau maillot rouge à strass Tara"... hum), 25 ans comme moi, et de ses parents Helen et Rick, tous les trois originaires de Perth. J'ai vraiment sympathisé avec eux et je suis la bienvenue dans leur maison lorsque je serai arrivée à destination de l'autre côté de l'Australie. Il m'ont fait promettre de les appeler qd je serai là-bas et m'ont dit qu'ils me feraient visiter la ville ("pas à bord d'un bus climatisé, hein?"). People are DEFINITELY so friendly in Australia, je maintiens que ce n'est pas en France que l'on m'aurait ouvert les portes si facilement!
De belles surprises et de belles rencontres donc, pour cette journée "troupeau de mouton" à Fraser Island qui s'annonçait pourtant mal pour mon équilibre mental...
On the road again...
Agnes Water / Town of 1770,
Rockampton,
Bundaberg,
Emu Park,
Mackay,
...
Puis 2nd Stop à Airlie beach, porte d'accès aux Whitsundays Islands.
Je me rends dans un backpack au hasard pour savoir encore une fois ce que je peux visiter pour une centaine de dollars. Ils proposent tous la même chose, de toutes façons : $115 pour une journée à 'naviguer' à bord d'un petit bateau nommé FURY, tout autour des îles principales, avec snorkeling (plongée avec palmes, masque et tuba), et déjeuner-buffet + détente sur WhiteHeaven Beach.
Sur la brochure, c'est écrit "notre joyeuse et farceuse équipe vous attend à bord...", il y a des images de gens super heureux dans les vagues avec les bras en l'air, et d'autres très/trop nette avec des poissons multicolores (certainement pas issue du coin dans lequel on a plongé mais plutôt d'un aquarium). Ca pue le too much, mais cette fois, je vois que ce sont des groupes de 20 personnes maximum, alors je tente l'expérience malgré mes premières réticences... $115 dollars débités de mon compte saving wespac, merci au revoir à demain.
Le lendemain, première surprise, il faut ajouter $7 pour la location d'une combinaison anti-méduse. Elle n'est pas obligatoire, mais bon j'ai pas envie de me chopper des brûlures avec cicatrices, alors je paye encore. Les gens sur le bateau ont l'air cool, mais je fais mon autiste et je reste seule. Parmi eux, un gros geek lituanien, dégueu, tout blanc et bidonnant de bière tente une approche directe en foutant ses grosses pattes sur mes cuisses bronzées. Un gros 'NO WAY, PUT YOUR HANDS AWAY FROM ME" plus tard, nous étions déjà en train de mirer les poissons dans l'eau. J'en ai vu...oui... mais bon... pas des masses... et franchement pas aussi colorés et gros que sur la brochure...merci la photo-mensonge!
[Pardonnez-moi, amis français et d'ailleurs, j'ai l'air très blasé de ce que je vis, mais ce n'est pas le cas. Jamais je ne me lasserai de ce road trip en australie. Je suis juste déçue de constater que les paradis terrestres et maritimes sont vulgarisés par des agences de voyages qui ne font pas les efforts necessaires pour tenter de se mettre au niveau de la beauté et de la rareté des sites proposés. Je remarque aussi que j'ai vu plus de paysages paradisiaques sans payer que depuis que je fais des circuits en groupe. L'exception étant... mister Mc Kenzie!].
La journée est passée assez vite, et ce n'est qu'une fois de retour sur la terre ferme que j'ai commencé à discuter avec un jeune couple originaire des Pays-bas, Eva et Freek, pour finalement passer la soirée avec eux dans le bar central de Airlie beach, le MAGNUM'S BAR, où nous avons retrouvé la majorité des passagers qui étaient avec nous sur le bateau. Et cette soirée a été nettement plus agréable que la journée. Du moins à mes yeux!
Eva et Freek sont vraiment sensibles, drôles et généreux, j'ai passé deux belles journées avec eux, c'était un bonheur de les rencontrer et j'espère pouvoir leur rendre visite dans leur petite ville près d'Amsterdam. En tous cas je sais qu'il m'accueilleront à bras ouverts! J'ai aussi fait la rencontre de deux Espagnols de Barcelone qui font un tour du monde, Jofre et Joel. Leur récit de voyage, modeste et plein d'humour, m'a donné envie de voyager encore et encore après l'Australie. Je poste dans la colonne de droite un lien vers leur blog. Avis à ceux qui parlent le catalan, il faudra me le traduire parce qu'il semble que le récit soit plein d'humour!
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J'ai passé trois jours à Airlie beach, j'ai vraiment fait de belles rencontres enrichissantes. Demain je prendrai la route vers Townsville. Il me reste 15 jours pour atteindre Darwin, et je compte m'arrêter dans 6 villes différentes avant d'y arriver. Le timing est plutôt bon. je posterai un petit topo de ces dernières étapes avant l'arrivée du paternel dans cette ville isolée du nord.
Gràcies,
Take Care,
Ich habe schmetterlinge im bauch,
Bisous.
** L'Australie est un pays merveilleux et attire de plus en plus de monde au fil des années. Tout est fait pour que le voyageur s'y sente à l'aise : meilleur niveau de vie que dans la plupart des autres pays développés, plages, faune et flore unique et préservée, population chaleureuse et accueillante, climat, etc.
Seulement, la grande île se retrouve aujourd'hui victime de son succès. Et face à la recrudescence des touristes étrangers sur les routes de son pays, le gouvernement australien a décidé d'employer les grands moyens pour éliminer les touristes en trop et a créé les 'tourist drive'. Elles sont charmantes, pleines de fleurs muticolores et de grands beaux arbres pour attirer l'attention de n'importe quel conducteur non averti. Seulement voilà, sur ces routes, tout a été mis en oeuvre pour que le touriste ait un accident de la route et ne puisse pas survivre : les virages serrés s'enchaînent et la vitesse maximale autorisée est bien trop élevée pour de telles petites routes sinueuses. Si l'automobiliste ne parvient pas à se planter tout seul, l'alerte de niveau 2 est lancée et une armée de road train (d'énooormes camions de plusieurs remorques) prend le relai en débarquant sur la voie en face et roulant à plus de 100 km/h, bien trop près de la ligne blanche. Et j'ai même entendu que parfois, c'est un troupeau entier de kangourous qui est lâché dans le seul et unique but est de vous rentrer dedans pour vous éliminer.
Et pour les derniers survivants tenaces, qui se sentiraient à l'aise malgré tout, c'est la torture auditive qui prend le relai. De ce fait, les seules radio que l'on peut capter ne diffusent que de la musique classique déprimante ou de la country, donnant aux auditeurs l'envie irrémédiable de se tailler les veines pour en finir avec la vie.
D'abord méfiante à cause de son nom (vous la prendriez, vous, dans votre pays, la 'route des touristes'?), j'ai finalement décidé d'en emprunter une pour voir ce qu'elle cachait. Et j'ai survécu. Mais j'ai compris.
Forever. Peace. Clac. Tchüss. Boum. Yeah.